Une ville dans la ville /
Le 23 janvier 2020, quelques jours après que l’immense Béluga XL a fait ses essais de vol dans le ciel de Saint-Nazaire, la classe de seconde bac professionnel chaudronnerie et usinage du lycée Brossaud-Blancho a découvert les coulisses du site Airbus-Montoir, véritable ville dans la ville grouillante d’activité. Informations et impressions après une visite rythmée, enrichissante et unique : nous avons eu la chance d’apercevoir le dernier A380 dans le dédale des halls et ateliers.
Airbus est un leader de l’industrie aéronautique et spatiale : avions de lignes (transport), de combat, de mission et de ravitaillement. C’est à partir de 1960 que différentes entreprises européennes commencent à collaborer autour d’avions militaires et la signature le 29 mai 1969 de l’accord de coopération intergouvernemental franco-allemand marque le début de la grande aventure. Les Espagnols et Britanniques s’y joindront plus tard.
50 ans après, c’est un succès planétaire : l’avionneur européen s’impose à la première place en délogeant Boeing, son concurrent de toujours. En 2019 AIRBUS, c’est 70,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 863 avions commerciaux livrés, 136 000 salariés !
À ce jour, Airbus est « aux quatre coins du monde » mais surtout en Europe (Allemagne, Espagne, France, Royaume Uni), et le siège se trouve à Blagnac, près de Toulouse, en France.
Chapô : Nelson Clenet (TCI)
Titre : Nelson Clenet (TCI) et Anthony Vaillant (2TU)
Texte : Kyan Le Guen et Nassim Si Bachir (TCI)
Pulse line
Nous avons suivi les étapes de fabrication pour cette visite au cœur d’Airbus:
Tout d’abord le hall Polaris, où sont assemblés les pointes avant et les tronçons centraux des A320, A330 ; on y fixe aussi les portes et les hublots.
Au cœur de ce « hangar » où chacun s’active se trouve la fameuse « pulse line » : 110 mètres qui s’allongent sur les côtés et forment une ligne mobile qui fait circuler les moteurs, suspendus à des nacelles, pour les mettre à la portée des techniciens, en sécurisant les procédés. Les opérateurs ne bougent plus, c’est l’avion qui se déplace toutes les 4h, vers un nouveau poste de travail. Ainsi, par mois, ce sont 60 avions A320 qui sortent de cette chaîne !
C’est une cadence très soutenue que nécessite le carnet de commande plein. Et pour les employés, c’est très intense !
Mathys Advenard, Sorafine Le Gorre et Morgan Perrin (2TU)
La « petite Californie bretonne »
L’industrie aéronautique est présente à Saint-Nazaire depuis 1923 : des hydravions et avions à hélices à la flotte Airbus.
La superficie du site Airbus Montoir-de-Bretagne est de 75 hectares, ce qui est équivalent à 105 terrains de football ! Les effectifs y ont triplé en dix ans pour atteindre 3250 salariés dont 3000 employés en 2019.
C’est sur cette immense zone que l’on découvre de vastes ateliers à l’intérieur desquels sont assemblés, équipés et testés les pointes avant et fuselages centraux de toute la gamme des avions Airbus, car c’est la «spécialité» de ce site.
Plus loin, à Nantes, on fabrique les caissons centraux, l’élément de structure central de tous les avions Airbus.
Enfin, à Toulouse, siège social d’Airbus, il s’agit surtout de la chaîne d’assemblage final des différentes parties et de la production de nombreux Airbus (dont l’A320, l’A350 XWB et l’A330) ainsi que des installations dédiées à l’aménagement cabine et à la peinture.
Esteban Carfantant et Théo Sonnier-Briand (TCI)
Rémy Delalande et Andréa Perticara
L'A380, le colosse
En 1996, Airbus s’est engagé dans une aventure : créer le plus grand avion civil au monde, afin de concurrencer le fameux 747 de Boeing. Le 27 avril 2005, l’A380, effectuait son vol inaugural au départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Airbus a mené un long travail afin d’adapter les infrastructures pour que les 853 passagers puissent embarquer confortablement sur deux étages.
Nous avons eu la chance d’apercevoir « le ventre » du dernier A380 lors de notre visite, nous étions stupéfaits de sa taille. Mais ce géant du ciel n’attire plus les commandes : il est trop coûteux et pas suffisamment rentable pour les acheteurs. Face à ces difficultés, Airbus a annoncé le 14 février 2019, la fin de la production de l’A380 pour 2021.
Alix Henrio
Espionnage industriel chez Airbus
Le groupe Airbus, craint l’espionnage industriel. Il a donc mis en place une série de mesures de sécurité. Il faut « montrer patte blanche » lorsqu’on est visiteur (autorisation en amont, papiers d’identité, badge nominatif, portique de sécurité, personnel encadrant, circuit flêché pour découvrir le site) et savoir que des caméras gardent la trace des passages. Les employés eux aussi doivent se soumettre à des règles strictes et se montrer loyaux et discrets. On leur accorde d’ailleurs un téléphone portable professionnel afin de ne pas utiliser le leur sur le site. Ils ont interdiction de prendre des photographies de leurs travaux, des pièces ou plans sur lesquels ils travaillent.
Yanis Aoustin et Enzo Sauvourel