L’interview électrique de la chanteuse électro
Suzane, étoile montante de la chanson, se définit sur Instagram comme « conteuse d’histoires vraies sur fond d’électro ». L’artiste a très vite gagné en notoriété, et a reçu la révélation scène de l’année 2020 en février.
© Liswaya
Comment on passe de serveuse à la chanteuse la plus programmée de 2019 ?
J’ai commencé par la danse classique à 8 ans. A 14 ans, j’ai commencé à chanter entre deux cours de danse, dans les vestiaires, du Barbara par exemple. À 16 ans, quand la CPE m’a demandé ce que je voulais faire plus tard, et je lui ai répondu que je voulais faire chanteuse. On me disait que j’étais dingue, que ce n’était pas un métier, ou que c’était très dur. Mais j’ai persévéré, j’ai lâché mes études de danse classique qui étaient trop codifiées et strictes pour moi, et j’ai fait pas mal de petits boulots. Être serveuse c’était un super spot d’observation de la société. Ça m’a nourrie pour mes chansons et puis j’ai eu la chance de faire des bonnes rencontres, notamment Chad Boccara, mon producteur, et de signer chez le 3ème bureau, le label d’Orelsan et de Mathieu Chedid.
J’ai eu la chance et l’opportunité de monter très vite sur scène, d’être l’artiste féminine la plus programmée des festival 2019. Je ne suis pas arrivée par TikTok ou Instagram, mais par le live.
Comme quoi il faut y croire même quand on a tous les jours des doutes.
Comment créez-vous vos musiques ?
Je passe d’abord beaucoup de temps sur les textes, j’aime mettre la langue française en valeur, j’admire d’ailleurs les artistes comme Orelsan, MC Solar…
Puis je compose sur ma petite Akai. Je n’ai pas de formation solide, donc je fais avec mes faiblesses et mes forces. Je fais de la musique instinctive. J’ai mes propres codes et je ne me triture pas la tête.
Ensuite, Valentin Marceau m’aide pour la finalisation : il est talentueux et a compris mon ADN.
« Je ne suis pas arrivée par TikTok ou Instagram, mais par le live. »
© Liswaya
Comment concevez-vous vos clips ?
J’aime choisir le réalisateur selon le mood de la chanson. Je peux citer Neels Castillon, Fred de Pontcharra… Ce sont des super réalisateurs.
Je mets aussi toujours de la danse au cœur des visuels. S’il n’y en avait pas, il manquerait une partie de moi. Dans les clips maintenant, le visuel c’est 50% de la chanson, ils nous permettent de montrer encore plus de notre personnalité : on choisit le lieu, on choisit les costumes etc.
Vous avez pris le nom de votre arrière-grand-mère comme pseudonyme. Qu’est-ce que vous admiriez chez elle ?
Je l’ai connue jusqu’à mes 6 ans. Elle était femme au foyer, était forte et avait un caractère bien trempé. C’était un des seuls modèles féminins de ce type que j’avais.
Elle s’appelait Suzanne. J’aime bien ce prénom avec un z qui sort de nulle part, qui fait à l’ancienne. Alors j’ai enlevé un n et je l’ai pris comme nom de scène. En plus, on m’a souvent dit que j’avais une voix à la Piaf, pas actuelle, alors un nom de ieuv’ ça m’allait bien. Mais pas n’importe lequel !
Sinon, mon prénom de vie c’est Océane, celui que m’ont donné mes parents, mais si je le voyais affiché partout j’aurais l’impression de lire mes bulletins scolaires.
Votre costume est très emblématique. Est-ce que vous comptez le changer ?
Il faudra bien que je change de costume un jour ! L’idée n’est pas de s’enfermer dans une case.
En fait, pour moi, cette combinaison c’est ma tenue de combat pour monter sur scène.
Je ferme le dernier bouton et je suis prête.
Les questions SINON
Sinon, quelle musique te fait danser ?
Allez, j’assume : Bande organisée, c’est mon pêché mignon.
Sinon, c’est quoi ta plus grosse connerie ?
Faire le mur pour aller voir Vitalic à Avignon.
Sinon, c’est la première fois que tu viens à Saint-Nazaire ?
Oui, en général ça porte chance les premières fois. Mais là, ce soir, c’est le dernier concert avant longtemps…
Sinon, c’est quoi ta plus grande fierté ?
L’année 2020 si elle s’était arrêtée le 14 février avec ma Victoire de la musique comme révélation scène de l’année.